Elevage de Reines d'abeilles       - par Bernard NICOLLET, Abeille & Nature -

Date de révision de la page:01/08/2023

. Pas d'apiculture sans prévoir le remplacement des reines..

. Avant de chercher où acheter des reines, lisez attentivement cette page

Faire confiance à la nature, c'est limiter le nombre des interventions humaines dans la préservation de l'espèce. C'est le principe que nous essayons d'appliquer en Apiculture Naturelle. Certes, nous avons parfois besoin de la science mais autant que faire se peut, pourquoi ne pas laisser les abeilles élire, mais aussi et surtout choisir elles-mêmes les larves dont l'une deviendra leur Reine ?
Le problème de notre époque concerne une hybridation beaucoup trop importante du fait de l'hétérogénéité présente sur notre territoire. Si certains prétendent que le brassage génétique renforce l'mmunité de l'abeille, ils se trompent et pire: trompent ceux qui sont animés du désir de bien faire. Des décennies d'apiculture nous démontrent clairement que plus nous bâtardisons nos souches endémiques, plus nous rencontrons des problèmes: fragilité, longévité, varroa etc.
L'apiculteur soucieux des abeilles endémiques passe souvent pour un martien ou un rétrograde alors qu'il démontre un profond respect pour la nature et l'ordre naturel établi. Sur le terrain, c'est en définitive lui qui rencontre le moins de problèmes toutes proportions gardées. En revanche, il paye le prix fort car acheter des essaims d'abeilles noires, ça se paye du fait du surcroît de travail imposé à l'éleveur.
Les méthodes de sélections, quasiment inexistantes chez les apiculteurs qui laissent dériver le patrimoine génétique des abeilles locales se révèle être dommageable sur le court terme.
En dehors de ce qui se pratique chez des éleveurs sélectionneurs, Les méthodes de fécondation des reines sont dressées la plupart du temps sur du tout venant. En pratiquant le greffage de très nombreuses larves sur un seul et même cadre, toutes les reines qui naîtront seront sœurs ce qui contribuera au déclin des ruchers.
C'est pourquoi, nous nous efforçons au cœur de notre élevage, de limiter la dérive de nos souches descendantes quand bien même cela se fasse au détriment de la quantité. Cela limite notre capacité de production certes, mais si chaque apiculteur prenait conscience de cela, il connaitrait moins la nécessité de rentrer dans la spirale infernale de la course aux reines.

Le Picking

Le picking est une méthode d'élevage des reines. (voir chapitre plus bas). Quand l'apiculteur fait du "picking" dit aussi par erreur "greffage" ou "grafting" (technique permettant de produire des reines en grandes quantités), il ne fait que prélever des larves pour

Cadre de ruche contenant des cellules royales
Christine présente ici un cadre comportant une dizaine de cellules royales
les disposer dans des cupules d'élevage. Si dans le passé j'ai largement utilisé cette technique pour l'élevage de mes reines, je n'ai maintenant que très exceptionnellement recours à celle-ci, seulement en fin de saison si je viens à manquer de reines pour mes propres ruches mais en ultime recours. Une condition s'impose toutefois: il faut qu'il y ait encore des mâles. Une reine donnant des signes de défaillance ou bien avant-coureur qu'elle aura du mal à passer l'hiver est alors remplacée par une jeune reine fécondée. Dans le besoin seulement, je planifie mes changements de reines car il ne faut pas oublier que la prise de notes et l'observation comptent prioritairement lors des visites. Par conséquent, mon anticipation par l'essaimage artificiel est de loin une meilleure méthode que celle de faire poroduire une reine et l'imposer ensuite à la colonie.

Cependant, tout apiculteur de loisir doit prévoir et savoir remplacer ses reines s'il ne pratique pas l'essaimage artificiel. Ne pas le faire, c'est laisser son Cheptel à l'abandon d'une apiculture de hasard et laisser peu à peu entrer dans les gênes de l'abeille le désir d'essaimage. La plupart du temps, c'est par simple ignorance ou non maîtrise de leur apiculture que certains apiculteurs ne procèdent pas au "remérage" alors qu'il est grand temps de le faire. Faut-il s'étonner dans ce cas, d'un taux de mortalité largement au-dessus de la moyenne ?
Quand on ne sait pas, il est important de se former(Voir ici mon site internet dédié à la formation).. Certains spécialistes, proposent des stages spécifiques poussés avec l'insémination instrumentale. Toutefois, avant d'en arriver là, il me semble important de traiter de ce sujet.

Eleveur de reines, un nouveau business ?

L'apiculture moderne voit naître actuellement une nouvelle niche professionnelle: Éleveur de reines. Pourquoi ? Je répondrai: pour au moins 3 raisons:

  • -1/- L'apiculteur professionnel dont la spécialité est de produire du miel, dispose de moins en moins de temps pour s'occuper de son propre élevage de reines, d'autant plus que le travail de sélection est un vrai métier à lui tout seul. Le remplacement de celles-ci étant assuré sur une périodicité de plus en plus courte, il doit pouvoir compter sur des éleveurs-sélectionneurs professionnels consciencieux auprès desquels, il sous-traitera ce type de production.
  • -2/- Si dans le passé, les apiculteurs s'occupaient eux-mêmes du remplacement de leur reines, le manque de connaissances et de maîtrise en la matière est un signe des temps. Elever des reines de qualité ne s'arrête pas au principe de savoir faire du picking. Nombre d'apiculteurs se sont lancés dans le monde de l'apiculture en autodidactes, beaucoup plus intéressés par la productivité que par la biologie. D'autre part, le problème de métissage ou d'hybridation étant devenu tel qu'il est, la qualité des générations descendantes est en chute libre.
  • -3/- La longévité des reines. Il est constaté maintenant et admis, que les reines ne sont plus ce qu'elles étaient auparavant. Mais pour quelles raisons ?

Si vous vous intéressez à la production d'essaims de qualité, je vous invite à découvrir mon stage d'apiculture en élevage. Au cours de ce stage de 3 jours, j'enseigne ma méthode de production d'essaims et de reines sélectionnées afin de vous aider et permettre à votre cheptel, une montée en puissance en vue de produire pour la revente, des essaims fiables. Conduire un élevage de reines en privilégiant la maitrise de la fécondation naturelle requiert beaucoup de temps et une surveillance accrue...
Ceci dit, il me semble évident de devoir souligner le fait que pour produire des reines en vue d'en faire l'élevage et produire des essaims pour les vendre, mon stage spécial "élevage intensif en Apiculture Naturelle" pourrait bien vous être fort utile. Ce stage de 6 jours est très limité en nombre de participants par conséquent... n'attendez pas la dernière minute pour vous inscrire

. Élevage de reines

Je produis mes reines exactement comme je procède pour faire un nouvel essaim. Christine et moi n'intervenons plus par la main de l'homme en faisant du picking (voir plus bas). Nous dressons un nouvel essaim par orphelinage qui produira sa propre reine. ainsi, je perpétue mes souches.

Elevage de reines
Cercle vicieux: Pour élever des reines, il faut savoir faire des essaims..
Une fois la reine née et fécondée, Je la destine d'abord à la ruche mère en priorité quand celle-ci est en bout de course. Ainsi, cadres, Abeilles et reines assurent la continuité de la souche.
Si je n'ai pas besoin de changer la reine mère, alors l'essaim qui a été dressé sera destiné à la vente et seulement en dernier recours, s'il m'en reste quelques unes, alors elles peuvent être cédées. Vous comprenez que c'est beaucoup d'efforts pour l'avoir conduite jusqu'à sa confirmation n'est-ce pas ? Oui, c'est certain mais ces efforts ne sont pas vains car c'est jusqu'à ce jour la méthode qui m'a donné la meilleure satisfaction. Je nomme ces reines, des reines de choix car ce sont les abeilles qui les ont sélectionnées et non la main de l'homme.

Il est certain également que cela limite ma production, c'est aussi pour cela que leur prix de vente est très nettement au-dessus du prix des reines produites de manière " industrielle" par méthode de greffage ou picking.
Dans mes travaux comparatifs, j'ai constaté que "mes reines", régulent mieux et gèrent mieux leur ponte en fonction des rentrées alimentaires et ne produisent pas inutilement des pleins placards de couvain, propres à certains types d'abeilles dites "bêtes à viande" comme la  Buck entre autres.
Elles vivent en général 1 à 2 saisons de plus que les reines issues de picking !.

Oui mais alors, à quoi bon produire des reines comme un essaim si c'est pour la séparer de cet essaim et la réintroduire ? N'a-t-on pas meilleur intérêt à conserver cet essaim dans le rucher et laisser remérer la ruche mère ?
C'est à mon sens, la question la plus intelligente qui soit !
En effet, sachant que le travail d'élevage d'une reine est dans mon cas le même travail que l'élevage d'un essaim deux questions se posent:

  • - Pourquoi ne pas avoir simplement supprimé la reine en décin et dressé un essaim directement sur sa colonie ?
  • - Quoi faire de l'essaim après lui avoir retiré sa reine ?
La réponse à ces deux questions est simple:

- Pour la première, c'est un choix basé sur la sécurité. En effet, très souvent dans les bonnes souches, les abeilles se laissent mourir quand la reine vient à disparaître et décident de ne pas remerer. Certaines d'entre elles deviendront bourdonneuses, tandis que la plupart des miennes ne font rien dans ce sens. Elles continuent d'élever le couvain comme si la reine était encore là, ne deviennent pas bourdonneuses et s'éteignent naturellement. Une Mort par le chagrin, c'est ainsi que j'ai nommée cette situation.
- Pour la seconde question, puisque la reine a donc subi les tests de conformité, une fois l'essaim orpheliné, les abeilles issues de cet orphelinage vont dresser de nouvelles cellules royales sur la ponte de la reine retirée et le cycle est relancé. Une fois la nouvelle reine née, je laisse l'essaim grandir et se développer. C'est généralement ce que je nomme ma seconde vague d'essaims (essaims issus d'une sélection descendante) qui me permet d'accroître mon cheptel ou remplacer les colonies qui mourront de mort naturelle. Dans ce procédé, il est incontestable, que les abeilles vont s'appliquer à tout mettre en œuvre pour réussir.
Il y a tant à développer, aussi, ne m'en voulez pas de les réserver pour mes stagiaires mais aussi à mes fidèles lecteurs.

. Le Clippage des reines NON, Le marquage OUI

Tout d'abord, sachez que je refuse de clipper les reines. Le clippage est pratiqué par des apiculteurs qui montrent en définitive peu de respect pour l'abeille. Qu'est -ce que le clippage et pourquoi clipper ?
Le clippage est une technique barbare qui consiste à couper le bout d'une aile de la reine après son vol de fécondation afin qu'elle ne puisse plus voler en cas d'essaimage. L'apiculteur acquiert ainsi, la certitude de pouvoir récupérer un éventuel essaim issu de sa ruche car celui-ci ne pourra pas aller bien loin du fait de l'impossibilité de la reine pour voler.
En attendant, quand il y a essaimage (naturel), cela signifie que l'apiculteur n'a pas suffisamment surveillé ses colonies et n'a pas fait un bon travail. Le clippage lui assure ainsi de compenser ce qu'il n'a pas fait en amont afin de ne pas perdre son (ses) essaim et pourra le réintroduire dans une nouvelle ruche.
Un apiculteur qui clippe les reines peut-il être un "Berger des abeilles" ? C'est comme si le berger de moutons coupait une patte à ses moutons pour ne pas qu'ils se sauvent..
La mutilation de l'aile d'une reine est aussi une preuve d'égoïsme de la part de l'apiculteur qui ne veut pas que son essaim éventuel soit récupéré par le voisin.. Il ne fait pas son travail et il ne veut rien perdre..
La prochaine fois que vous observerez une abeille ou mieux encore, une reine, observez par transparence la constitution d'une aile. Vous appercevrez des canaux lymphatiques qui parcourent l'aile et forment sa structure. En sectionnant un ou plusieurs cannaux, le clippage ampute une partie de ceux-ci.
Bref, pour ce qui me concerne, je réprouve totalement cette pratique barbare pourtant très commune chez beaucoup d'apiculteurs.
S'il vous plait: n'achetez pas des reines mutilées  et/ou ne mutilez plus vos reines ! Mais à l'inverse, apprenez à faire un bon travail respectueux de cette création si merveilleuse, dont au fond vous êtes un des gardiens. Je sais qu'en écrivant ceci, je ne vais pas faire plaisir à tout le monde, mais je pense qu'il fallait le dire et qu'il est de mon devoir de le faire. Certaines chartes Dont celle de "Nature et Progrès" autorisent la mutilation des reines. Indignez-vous de cela ! Peut-on prétendre à des produits biologiquement naturels alors qu'on ne respecte pas les animaux (insectes) qui produisent ce qui sera vendu plus chèrement ? Personnellement cela me choque.

Le Clippage est une mutilation profonde qui ampute les canaux lymphatiques de l'aile de la reine. Qui peut affirmer qu'elle n'en souffre pas ? En attendant, c'est une porte ouverte aux bactéries et virus, le temps d'une suture ou cicatrisation. Quand une reine ne va pas bien, c'est une source supplémentaire à l'essaimage ! Les abeilles jugeant leur reine défaillante, auront davantage la nécessité de pousser leur reine dehors.

Les textes européens concernant l'apiculture biologique, interdisent la mutilation des reines, et ce n'est pas peu de chose.

Quant au marquage des reines, celui-ci est indispensable quand on veut gérer correctement son rucher. Tout ce chapitre est développé dans mon livre et le support DVD qui l'accompagne (en Option)
Mais là encore voilà une autre abération des chartes du bio:
On autorise de coller des pastilles numérotées pour faciliter la "gestion" du rucher alors qu'on interdit le marquage à la peinture (donc une peinture à l'eau puisque ce n'est pas spécifié). On détourne les yeux sur la pollution engendrée par des colles ou vernis pour le tégument de la reine. C'est donc un non sens sous prétexte que le marquage ne doit pas servir au repérage plus facile des reines mais à leur gestion. Un marquage avec une gouache à l'eau disparaît assez rapidement et tend à montrer et prouver l'aspect "toilette de la reine", alors que certains types de colles fournies avec les pastilles numérotés sont des agents polluants et potentiellement dangereux pour le tégument. Je vous laisse juge de ces nons sens.

. Pourquoi Faire un élevage de reines ?

Tout apiculteur, tout Berger des abeilles doit à un moment ou à un autre remplacer ses reines s'il ne veut pas prendre le risque de voir mourir ses colonies à cause de reines trop âgées notamment.

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Elever des reines pour prévoir les remplacements de fin de saison

Chez Abeille et Nature, nous procédons non pas à un élevage de reines par les méthodes décrites plus bas, mais nous dressons des essaims dont la seule mission sera de nous fournir des reines au moment voulu pour pratiquer un remplacement de reines trop âgées ou bien lorsqu'un stagiaire a, par inadvertance accidenté ou perdu la reine de la ruche dont il avait la charge, ce qui malheureusement arrive quand on n'écoute pas les conseils prodigués sur place (heureusement pas souvent).
Alors la question qui m'est souvent posée est celle-ci:
Pourquoi conduire un nouvel essaim si c'est pour lui enlever la reine dans le but de la placer dans une autre colonie ? Puis, .. Que devient alors le petit essaim dans lequel on a prélevé cette reine ?
Pour visionner la vidéo, cliquez sur l'image.
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Je vais répondre à la première question mais vous trouverez la réponse à la seconde dans mon cours d'apiculture (il faut bien que je gagne ma vie car je suis encore loin de la retraite.. si tant est que je puisse l'atteindre un jour :)
Comme je l'explique sur ce site, je travaille d'abord dans un souci permanent du plus profond respect pour l'abeille. Par conséquent, j'élève des essaims dont la seule mission consistera à produire une reine. Lorsque je produis un tel essaim, c'est en vue de remplacer à un moment programmé, la reine de telle colonie. Je dresse donc un essaim sur cette colonie en cours de saison da façon à bénéficier des qualités descendantes de cette ruche mère. Au moment du remplacement de la reine, les phéromones de la jeune reine sont très sensiblement les mêmes que celle de sa mère et l'acceptation est beaucoup plus rapide. Les échec liés aux refus d'acceptation sont très rares..
Oui mais alors que devient l'essaim à qui on a retiré la reine ? (deuxième question)..
En élevage, faut-il introduire une reine étrangère à l'élevage pour donner un sang étranger dit "sang neuf" ?
Quand je lis des absurdités pareilles sur le web où l'on conseille d'introduire une reine italienne dans un élevage de noires par exemple.. quelle inconscience ! Ne vous étonnez pas si en suivant un tel conseil vous avez des problèmes ! Tout apiculteur devrait pouvoir (et surtout savoir) faire produire des reines par ses propres colonies d'autant plus s'il a pris soin d'écarter les colonies boudeuses ou improductives (Ce sont des colonies qui demandent beaucoup d'efforts et de soutien permanent en saison alors que le Berger n'en retire rien). Il est cependant des cas où l'apiculteur ne possède qu'une seule ruche ou deux.. alors que faire dans un tel cas ? Vous trouverez ma réponse sur la page "Essaimage Artificiel !"
Vous avez des foules de questions ? En souriant, je répondrai pour vous par l'affirmative sinon, il y a longtemps que vous auriez quitté cette page n'est-ce pas ? Si vous trouvez ce site instructif, vous trouverez mes cours vraiment enrichissants: inscrivez-vous

. Notre Rucher d'élevage de reines

Il est composé d'une centaine de ruches "mères" destinées à fournir les cadres de ponte et de couvain pour les "essaims éleveurs"..
Notre travail de sélection et de production de reines relève d'un choix des abeilles et non d'une "technique humaine"
La fécondation naturelle est le second élément essentiel dans notre production de reines (Cet article est disponible uniquement en mode "cours d'apiculture" et dans mon livre, mais dans ce cas, je vous recommande vivement l'option d'acquérir le coffret de 2 dvd supports.

Le Marquage des reines

Le Marquage des reines est toujours une opération délicate. Vous avez plusieurs possibilités pour le faire mais en tout premier lieu, il faut d'abord repérer la reine. Cette étape est plus facile à réaliser en début de saison plutôt qu'en milieu ou en fin quand les abeilles sont nombreuses

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La Vidéo est disponible uniquement en mode "cours d'apiculture" ou sur mon DVD support
Une fois cette première étape franche, vous pouvez soit la bloquer à la main sur le cadre et la marquer, soit avoir recours à la cage à piston. Ce cours est disponible dans mon cours d'apiculture en ligne ou bien sur mon livre + DVD conseils

Pourquoi Marquer une reine ?
Pour plusieurs raisons. D'abord, sachez que le marquage d'une reine obéit à un code de couleurs reconnu dans le monde entier. Il y a 5 couleurs possibles pour le marquage d'une reine chaque couleur correspond à une année bien précise et chaque année, on change de couleur pour les nouvelles reines, sachant que si l'on doit refaire le marquage d'une reine ancienne, il faudra bien conserver sa couleur d'origine et non pas la remarquer avec la couleur de l'année en cours.
Pour le marquage des nouvelles reines, quand les 5 couleurs ont été utilisées, on recommence à boucler un nouveau tour. Quand on a une ruche ou deux, le marquage n'est pas très important car vous savez (normalement) quel âge a votre reine. En revanche, quand on possède un rucher d'une dizaine de ruches ou beaucoup plus, c'est important d'avoir un repère d'identification rapide. La seconde raison du marquage, c'est que cela vous permet plus facilement de l'apercevoir quand vous effectuez la visite de vos cadres. Enfin, la 3ème raison, est que si vous ne trouvez plus votre reine dans la ruche et en aperceviez une non marquée, cela signifiera que votre ruche a essaimé et que cette reine est en fait une fille de la précédente (à moins que le marquage effectué ait disparu, ce qui peut arriver si vous n'avez pas régulièrement refait ou renforcé le marquage initial.

Chez Abeille & Nature, toutes nos reines sont "marquées" en respectant le code international  de couleur de l'année de naissance. Bien qu'il soit possible d'utiliser des petites capsules numérotées, nous utilisons un feutre à eau (gouache) afin de limiter et éviter dans la mesure du possible le côté toxique des encres ou vernis. Ces feutres sont de la marque "Posca" que vous trouverez en vente chez tous les revendeurs de matériel apicole. Le marquage des reines se fait sur le dessus du thorax. Il permet de la repérer très vite surtout dans les ruches populeuses.
En élevage, le marquage des reines est indispensable pour ne pas perdre de temps lors de la production des essaimages artificiels.

Traçabilité

Afin d'obtenir une parfaite traçabilité et suivre la qualité de nos colonies, nous prenons bien soin de compiler tous les renseignements. C'est plus tard, ce qui nous permettra de sélectionner les colonies dont les mâles participeront à la fécondation des jeunes reines. La suite de cet article est dans la lecture de mon livre "Comment débuter en apiculture ?"

Réussite de Remérage:

Puisque vous avez lu ma page sur l'essaimage artificiel, sachez que le fait de voir une ou plusieurs cellules royales ne signifie pas une réussite garantie d'avance. En effet, il reste de nombreuses étapes à parcourir avant qu'une reine puisse s'installer à la tête d'une colonie.
Tout d'abord, je comptabilise le nombre de cadres porteurs de cellules royales.

Pour connaître ma méthode d'élevage naturel de reines, vous devez être inscrit au cours d'apiculture ici

Un calendrier strict à respecter.

En utilisant le terme calendrier, je devrai peut-être le remplacer par "planning" ou "cycle biologique".. Bref, ne chipotons pas sur les mots mais parlons dates. En effet, une des connaissances de base impérative pour tout apiculteur est de bien maîtriser le cycle biologique de l'abeille, à la suite de quoi, il lui sera facile d'établir son planning. Nous étudions cela dans le livre et dans le cours (pardon de faire encore leur promo ici)

. Picking ou greffage

Pour gagner sa vie en qualité d'éleveur, il faut produire une certaine quantité d'essaims et de reines. Pour produire les reines "commerciales" ce n'est pas compliqué et assez rapide. Il suffit d'avoir recours à la technique dite "picking" ou greffage. Chacun défendra sa méthode mais j'explique dans mon livre et mon cours, les raisons qui m'ont conduit à faire marche arrière avec les méthodes modernes. Le recours à l'usage de la technique du "Picking" puis de ruches éleveuses et enfin de nucléis offre toutefois l'intérêt de minimiser l'investissement de base et surtout économise beaucoup de temps pour l'éleveur. Ce n'est plus ma méthode car je préfère et de loin, que les abeilles elles-mêmes choisissent et élèvent leur propre reine parmi les jeunes larves fraîchement écloses, celles qui auront les qualités requises pour devenir une reine !
Pour choisir, j'ai procédé à la comparaison des deux techniques et observé que ma méthode permet d'avoir des colonies plus stables, plus productives et surtout bien plus harmonieuses comparativement aux reines produites par la technique de picking. N'oubliez jamais que lorsqu'on laisse faire la nature et que l'on interfère le moins possible, les espèces tant animales que végétales ont tout à gagner.

Méthode de picking pour greffage et production de reines
Méthode de picking pour greffage et production de reines

Dans la technique du picking, c'est l'apiculteur qui sélectionne des larves. Mais que sait-il de l'état de la larve qu'il prélève ? Les abeilles elles, choisissent celles qui deviendront leurs reines.
D'autre part, il faut savoir que dès son éclosion, les larves choisies par les abeilles pour devenir reines, bénéficient d'un régime alimentaire différent de celui des larves abeilles. Ces dernières sont nourries à la bouillie de gelée royale alors que les larves sélectionnées pour devenir reines sont nourries à la gelée royale pure. Par conséquent, en prélevant des jeunes larves (aussi jeunes soient-elles), l'apiculteur qui pratique la technique de picking sélectionne des larves qui n'ont pas été nourries correctement pour devenir reines. Certes, cela donnera de toutes manières des reines.. mais "inférieures" quand même. Faut-il dès lors s'étonner de l'essaimage précoce de certaines colonies ? Faut-il s'étonner si les reines vivent moins longtemps ? Faut-il s'étonner si après une saison et demi, elles tombent en panne de ponte plus rapidement, n'assurant plus la rentabilité attendue ?  etc..
Oui vraiment, il n'y a pas photo pour reprendre cette expression populaire et, sauf pour impératif de remplacements les années difficiles, je ne suis pas prêt de changer de méthode pour mes propres ruchers. J'appelle mes reines, des "reines de choix" ce sont toutes mes "chéries" au sens propre du terme (heureusement pour moi, Christine ne manifeste bizarrement pas de jalousie...) Afin de prouver que la méthode de production d'essaims par division est nettement au-dessus des autres méthodes, j'ai décidé d'effectuer sur plusieurs années, une étude comparative et représentative

. l'Importation de reines

L'importation de reines est aujourd'hui monnaie courante et j'ose affirmer qu'elle est co-responsable d'échecs en apiculture (voir ici). Je pense que cette façon de faire contribue en grande partie à l'effondrement des abeilles partout dans le monde car il faudra des générations pour qu'elles s'adaptent à leur nouveau milieu même si dans l'intervalle, il se passe plusieurs générations d'abeilles. Hélas, ce problème n'est pas que Franco Français. Bon nombre d'apiculteurs (amateurs la plupart du temps car ils ne savent pas élever), ayant entendu parler de telles ou telles qualité d'abeilles, encouragent les importations.

L'importation d'abeilles a-t-elle du bon sens ?
L'importation d'abeilles a-t-elle du bon sens ?

On se retrouve donc avec des abeilles venues d'ailleurs et pas toujours adaptées à notre biotope ou notre climat. Oh bien sûr, l'abeille arrivera toujours plus ou moins à s'acclimater, et fera peut-être un temps le bonheur de son importateur, mais prenez conscience qu'en achetant de telles reines chez un importateur ou distributeur, vous participez à un déséquilibre certain de la nature. On pointe toujours du doigt les pesticides. Certes, cela occasionne des ravages dans nos ruchers, j'en ai la triste expérience, mais si on ajoute à cela "l'irresponsabilité" des importateurs.. On a le cocktail détonnant qui ne nous permettra pas de nous en sortir si ce n'est que vous retrouver dans une situation du pantalon aux poches percées. On importe des reines de chine parce que soit disant, elles sont plus prolifiques pour la production de gelée royale... mais ne sont-ce pas ces mêmes producteurs qui ensuite crient au scandale pour ce qui concerne l'importation des produits de Chine dont la gelée royale ? Qu'elles viennent d'Italie ou d'ailleurs, quand ce ne sont pas une soit disante descendance des lignées du Frère Adam, les mâles fécondent et polluent le patrimoine génétique naturel des reines locales, de nos abeilles endémiques. Biodiversité génétique ? Ah oui.. mais pour quel constat ? Il faut arrêter de se caresser le nombril.. ou de ne dénoncer que les mauvaises pratiques apicoles du copain en fermant les yeux sur les propres siennes.
Pourquoi importer des abeilles ? La plupart du temps, c'est parce que l'apiculteur ne sais pas produire et remplacer ses propres reines (surtout en apiculture amateur) Il est tellement plus facile d'acheter. Acheter une reine toute faite et fécondée procure un certain plaisir dans une relative "sécurité", un peu comme quand on achète sa première voiture neuve. Eh bien l'apiculture, c'est aussi savoir procéder au remplacement de ses reines, ou apprendre au besoin à faire remérer ses colonies. Apprendre aussi les rudiments de la sélection et contribuer à assainir son rucher. Bien sûr.. un apiculteur isolé ne changera pas "le système", car le soleil brille pour tout le monde, mais si beaucoup d'apiculteurs isolés, même débutants font ce travail, alors seulement nous pourrons contribuer à éviter l'extinction définitive de cette sous-espèce malheureusement en voie de disparition; je veux parler ici de l'Abeille dite noire (Apis Mellifera Mellifera).

Quand elle est de bonne souche et non croisée, l'Abeille Noire est une abeille extrêmement douce et docile, facile à travailler. Elle fait certainement partie des abeilles les plus douces du monde. (Venez vous aussi le constater lors de votre stage en apiculture) D'autre part, elle est déjà adaptée à notre écosystème, nos différents biotopes et climat. Dans un rucher d'abeilles noires, on observe un coté hétérogène des colonies, vous savez, un peu à la manière des fruits d'autrefois, qui n'étaient pas tous calibrés de la même manière. Personnellement, je préfère de loin cette forme d'apiculture plutôt qu'une rangée de ruches aux colonies militaires homogènes. Alors honnêtement si nous avons un défi à relever, c'est bien celui de prendre la défense de notre abeille noire. Elle vous le rendra au-delà du centuple !

Pour ce qui concerne mes reines, Je n'ai plus de possibilité jusqu'en mai 2017.. car je produis mes reines comme je le fais pour produire un essaim. Cependant, si les conditions météo le permettent, il me sera possible de produire quelques reines supplémentaires cette année. Merci de ne m'interroger seulement à partir de mai (mais ne vous attendez pas à acquérir mes reine au prix de marché du greffage ou d'importation !)

Abeille et Nature
1124 chemin des Harrivières bas
42460  Le Cergne
tél: 04.74.13.18.18 (le matin uniquement - 9h00 - 12h00)

Stage de formation pour les reines

Dans un passé assez récent, je proposais des stages pour apprendre à multiplier les reines. Si les méthodes de greffage permettent éventuellement de sauver une exploitation, apprendre à multiplier les reines par une production naturelle me semble plus judicieux et sécuritaire.
C'est pourquoi, j'ai créé un stage spécifique sur le développement rapide du cheptel.Vous trouverez toutes les infos sur mon site dédié à la formation en apiculture, et particulièrement à cette adresse.

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