Apiculture pour tous       - par Bernard NICOLLET - Abeille & Nature-


Date de révision: 02/01/2023

. L' Apiculture: un loisir ou un métier-passion ouvert à tous..

. Bienvenue dans le monde de l'apiculture

Depuis une vingtaine d'années, les abeilles ont envahi ma vie et celle de Christine mon épouse. Nous avons lâché le monde de la haute technologie pour nous reconvertir dans un métier très chaotique et capricieux puisqu'il dépend essentiellement de la nature, de son dérèglement et surtout hélas.. de la bêtise humaine. N'ayant pas suivi l'apiculture de mes parents, j'y suis venu "sur le tard", lassé par une vie trépidente d'un monde trop technologique et trop souvent inhumain qui m'a fait parcourir les différents continents et pays de la planète pendant plus de vingt ans.

A un moment donné de notre existence, un retour aux sources peut s'avérer nécessaire et salutaire...
Un moment propice où nous nous posons les vraies questions sur les vraies valeurs, celles qui nous font prendre conscience que nous courrons bien souvent après des futilités trop virtuelles, volatiles ou mercantiles et que nous passons à coté de choses simples sur lesquelles nous n'avons pas le temps de poser notre regard tant nous sommes le nez dans le guidon de la vie active.
On découvre, on se pose une foule de questions, on se passionne et soudain notre sens de la vie se transforme.. Pourquoi ? Comment avons nous pu passer à coté de choses aussi simples tout autant que vitales ?
Je vous invite à lecture de mon site, qui n'a pour autre but que vous aider à réfléchir et découvrir (ou redécouvrir) ce monde si merveilleux des abeilles.. Je vous encourage à vous lancer à votre tour mais pas n'importe comment car il ne faut pas rêver... Même les activités de la nature ne sont pas faciles 

. L'Apiculture, un monde passionnant...

Elle s'ouvre à tous quelque soit notre niveau de vie ou de culture mais il y a un minimum de choses à respecter, à commencer par les Abeilles elles-mêmes. N'en déplaise à Darwin, pour moi, les abeilles ne peuvent qu'être issues de la Création et en attendant,  croyance ou pas, c'est à nous que revient la tâche de les protéger ou de lutter contre l'avidité qui règne aujourd'hui et qui veut la transformer en bête de production de miel, de reines ou d'essaims, au détriment de la Nature mais aussi des générations à venir. Quelle planète pour nos enfants, petits-enfants et arrières ? Doit-on se contreficher plus longtemps de cette situation qui tire l'abeille vers sa perte puis, en suivant, la notre ?

Vous envisagez de pratiquer l'apiculture ? Bravo ! il y a de la place pour celles et ceux qui seront animés d'un esprit respectueux et vertueux.

Bienvenue dans le monde de l'apiculture
Un premier rucher pour débuter
L'apiculture depuis quelques années à bien évolué. En france, elle se divise en trois grandes catégories:
  • - L'apiculture amateur ou de loisir (de 1 à 49 ruches)
  • - L'apiculture semi-professionnelle (pour les pluri-actifs): de 50 à 80 ruches
  • - L'apiculture Professionnelle
  • au-delà de 80 ruches


. 1/ L'apiculture amateur ou de loisir

C'est avant tout entrer dans un monde merveilleux, passionnant et fascinant. Je vous recommande très vivement du reste, de vous imprégner du plus beau film en DVD sur les abeilles intitulé "Le Berger des Abeilles" ainsi que le DVD qui le suit: L'atelier Royal (du même auteur). Ce film met davantage l'accent sur les différents produits de la ruche et pourrait être pour vous, une source d'inspiration pour trouver des secteurs porteurs autres que la vente de miel.
Ce type d'apiculture convient à toute personne désireuse de s'occuper d'abeilles pour en tirer un petit profit bien personnel: récolter leur surplus de miel.

Quelque soit l'objectif de votre apiculture (simple loisir, pluri-active, professionnelle), l'apiculteur doit se déclarer au Centre de Formalités des Entreprises de la Chambre d'Agriculture de son département (CFE), encore une fois, quelque soit l'activité, le nombre de ruches qu'il acquiert pour débuter (même si cette activité d'apiculture ne possède qu'une seule ruche). Beaucoup ne font pas cette démarche, pensant qu'ils ne veulent pas "monter une entreprise", alors qu'elle est OBLIGATOIRE pour tout détenteur de ruche, dès la première ! Votre fiscalité dépendra ensuite de ce que vous ferez de votre apiculture (pluri-active, semi pro ou professionnelle), sachant qu'en tant que simple particulier, celle-ci est nulle (mais obligatoire !), dans la limite d'un certain nombre de colonies ou d'essaims.

Cette formalité est très simple et aura pour effet de vous mettre en règle avec la législation française.
Parmi les apiculteurs "amateurs" (on parle alors d'apiculture de loisir, il y a 2 formes possibles à donner à votre activité:

  • - L'apiculture de type familiale
  • - L'apiculture de loisir rémunératrice

L'apiculture familiale (qui ne vend rien)
Principe: Il s'agit d'une activité uniquement privée. L'apiculteur produit et consomme uniquement pour lui-même et sa famille (toit famillial). Le nombre autorisé de ruches est de 8 ou 9 ruches. Dans ce cas, les formalités sont très réduites car elles consistent simplement en une déclaration de détention de ruches auprès de la Chambre d'agriculture de votre département (via les GDS). Celle-ci vous octroiera un numéro d'identification nommé "NUMAGRIT" Ce numéro vous suivra aussi longtemps que vous ferez de l'apiculture à moins que vous ne changiez de statut ou abandonniez votre loisir. Cette démarche est gratuite mais OBliGATOIRE, même si les ruches sont dans votre propriété. Je vous conseille du reste à en faire la déclaration à votre assureur dans le cadre de votre responsabilité civile, on ne sait jamais.. Les accidents n'arrivent pas toujours que "chez les autres". En principe, il n'y a pas de surprime et au cas où, vous pourriez obtenir gratuitement une assurance en vous abonnant aux revues professionnelles comme l'Abeille de France ou Abeille et fleurs.
Enfin, pour rester dans la partie "déclarative", chaque année, vous avez l'obligation de déclaration de rucher. C'est une déclaration que vous pouvez faire en ligne ici
- L'apiculteur qui vend son miel
tout ou partie de sa production personnelle. Quelque soit le nombre de ruches, il doit demander à la chambre d'agriculture, une identification avec un n° de SIRET. Il s'agit là d'un statut particulier à l'apiculture qui vous autorise à ne vendre que vos propres produits. Vous n'êtes pas autorisé à faire de l'achat revente comme dans le cadre d'une entreprise commerciale. Il ne s'agit pas du reste d'un statut d'entreprise commerciale mais une autorisation de vendre ce que VOS Abeilles produisent. Si vous souhaitez faire plus tard un marché local ou une foire de Noël par exemple, ce numéro de Siret vous permettra de le faire alors qu'un numéro NUMAGRIT ne vous y autorisera pas.
Vous l'aurez compris, Qui dit "vente" dit "rentrées d'argent" par conséquent, à partir d'un certain nombre de ruches, vous devrez vous acquitter d'une cotisation solidaire à la MSA (La Mutualité Sociale Agricole) et vous aurez une déclaration fiscale forfaitaire à déclarer dans "autres revenus" de votre feuille de déclaration annuelle. En effet, le fisc français considère que le produit de vos rentrées financières sont un revenu. Dans la réalité, il faut posséder un bon nombre de ruches pour sentir passer l'adition par conséquent, que cela ne vous dissuade pas d'entrer dans le jeu. si dans le passé nous n'étions pas égaux devant l'impôt selon que nous habitions Nantes ou Monaco, Brest ou Besançon, chaque département fixait le montant forfaitaire à déclarer chaque année.
Aujourd'hui, c'est différent et plus équitable.
Dès lors que vous entrez en apiculture avec une identification Siret, je vous conseille vivement de vous inscrire au GDSA (Groupement de défense Sanitaire Apicole) rattaché à votre lieu de résidence. De toutes manières, vous obtiendrez tous les renseignements nécessaires auprès de votre antenne de la chambre d'agriculture attachée à votre lieu de résidence.
En fin de chaque année, vous aurez également à remplir un formulaire de déclaration d'existence de vos ruchers (Cette déclaration peut être faite en ligne également ici. Surtout que cela ne vous décourage pas pour entrer de plain pied dans notre monde vraiment à part ! Une fois ces démarches accomplies, vous serez tranquille et surtout en règle ! 

. 2- L'apiculture semi-professionnelle

Il s'agit là d'une formule un peu bâtarde qui débutait jadis en Europe à partir de 150 ruches. Maintenant, vous entrez dans cette catégorie dès lors que vous atteignez les 50 ruches. En effet, la MSA considère que vous n'êtes pas un pro en-dessous d'un nombre minimal de ruches car vous ne pourrez pas vous sortir un salaire minimum constant.
Ce statut n'est néanmoins pas intéressant même si vous bénéficiez d'un statut social (employé, retraité, chômeur etc..) En principe, vous ne pourrez pas bénéficier d'un système d'imposition au réel car il y a de fortes chances que votre chiffre d'affaires n'atteigne pas le minimum requis.

Personnellement je le juge tout à fait inutile sauf si vous êtes pluri-actif, c'est à dire d'avoir en complément, une autre activité agricole. Dans le cas contraire, il vaut mieux rester en "Loisir" avec un numéro de Siret, ou bien carrément franchir le pas en passant en apiculture professionnelle dont le plancher est de 200 ruches.
Je pense d'autant plus cela car tant que vous désirez conserver un statut "de loisir", vous êtes donc en apiculture à titre nominatif. Rien n'empêche votre conjoint de posséder légalement 49 ruches Vous aurez certes votre déclaration annuelle sur les revenus mais vous n'entrez pas dans le monde des cotisations sociales, TVA , charges etc.. En contre partie, vous ne pouvez rien déduire de vos frais de gestion, gas-oil, investissements etc.. Il faut donc bien se renseigner et s'assoir pour calculer afin de savoir si vous avez intérêt à rester dans ce statut ou passer du coté des pros ou bien à l'inverse rester dans le domaine amateur.
Si vous souhaitez sauter à pieds joints dans ce monde demi-pro, cela représente un certain investissement et requiert une bonne formation à la base. Personnellement je vous déconseille un démarrage aussi rapide quelque soient vos moyens. Comme je l'indique sur ce site et l'explique en détail dans mon cours d'apiculture par internet, vous devez impérativement avoir l'expérience de la conduite sans casse d'un premier rucher sur une période minimum de 1 an. Franchir ce cap et ne pas tenir compte de cette supplication, c'est aller d'avance droit dans le mur ! Vous aurez peut-être la chance du débutant la première année, mais la deuxième ou la troisième année, il y a fort à parier que votre château de cartes ne s'effondre.
D'autre part, il faut penser et réfléchir sérieusement à la distribution de votre production et comment allez vous vous y prendre . Vente Directe ? Ventes par les grossistes, GMS ?
Encore une fois, il ne faut pas rêver ! Si c'était aussi facile, tant d'apiculteurs ne renonceraient pas chaque année en jetant l'éponge.
Pour monter en puissance, il faut 5 années et gare à ceux qui prendront les raccourcis !

. 3- L'apiculture Professionnelle : Peut-on vivre de l'apiculture aujourd'hui ?

Bienvenue dans le monde des pros ! Vous avez donc franchi toutes les différentes étapes du parcours du combattant et vous maîtrisez parfaitement les différentes techniques d'élevage tant des reines que des essaims. Vous avez de beaux ruchers sédentaires dans lesquels vous réalisez votre élevage d'essaims destinés au remplacement de ceux qi doivent être changés, vous bénéficiez d'emplacements pour vos transhumances, avez acquis le matériel d'apiculture pour la miellerie et l'équipement de logistique, ainsi que vos moyens de déplacements: camion, remorque ou 4x4 remorque etc.. etc..
Si l'apiculture était une activité relativement stable dans le monde pro jusque dans les années 75, elle a profondément changé ! La production moyenne de miel a été divisée pratiquement par trois (si ce n'est plus) alors que le travail n'a pas suivi au prorata. Certes, il y a maintenant d'excellents moyens mécaniques tant pour assurer les récoltes que pour le travail en miellerie Mais les apiculteurs pro d'aujourd'hui ont en plus à lutter contre les pesticides et les maladies de abeilles. On s'entend à dire que le taux moyen de mortalité des colonies en France est de l'ordre de 30%
Quel salaire pour quel labeur ? Certes, il ne faut pas compter son temps et pendant six ou sept mois de l'année, on ne touche pas terre ! Tout juste le temps de se prendre une douche le soir, manger un petit bout et se coucher à point d'heure pour être debout dès le lever du jour le lendemain matin.
Alors bien sûr, on est en live avec la nature mais à quel prix ? Seuls les plus accrochés maintiennent le cap.
J'ai connu plusieurs apiculteurs qui ont foncé tête baissée (je crois en faire partie et c'est pour cette raison entre autres que j'ai ouvert ce site internet) mais qui eux, au bout de la 3ème année, ont mis la clé sous la porte. "Adieu veau, vaches cochons couvées disait la fable".
Avec les bouleversements climatiques, les abeilles ont de plus en plus de mal à s'adapter et deviennent de plus en plus vulnérables. Il faut par conséquent autre chose qu'une simple passion de débutant pour embrasser le monde de l'Apiculture Professionnelle. Du reste, je vous encourage si vous souhaitez vous lancer dans cette catégorie de l'apiculture à répondre à mon petit questionnaire que vous trouverez ici

En apiculture professionnelle, vous pourrez soit opter fiscalement pour une imposition au forfait soit pour une imposition au réel. Dans tous les cas, vous entrez dans le monde de l'entreprise agricole. Les investissements en terme de matériel d'apiculture sont lourds. Vous devrez certainement passer par une phase d'emprunts ?!
Quelle est la meilleure formule si tant est que l'une soit meilleure que l'autre ? Seul l'établissement d'un bon business plan pourra vous guider et vous éviter de commettre des erreurs.
Ceci dit (et tous les pros vous le confirmeront): c'est le plus beau métier du monde !
Aujourd'hui, ce beau métier se mécanise et les investissements sont lourds. Si un minimum de celui-ci n'est pas réalisé, on est dans ce cas obligé de faire appel à de la main d'œuvre. Malheureusement, avec les salaires et charges sociales, il devient très difficile d'entrevoir des possibilités? Il faut par conséquent augmenter considérablement le nombre de ruches avant d'embaucher son premier salarié. Je pense pouvoir affirmer qu'il faut pratiquement doubler le nombre minimum de colonies et passer de 400 à 800 ruches. Là, la passion va commencer à diminuer et les règles du business vont entrer en action.

. Existe-t-il une autre solution ?

Je le pense, en affirmant qu'il faut trouver "une niche" Une niche, c'est un créneau spécifique, quelque chose de spécial. Par exemple, trouver le moyen de valoriser ses ventes: Pour le miel ce sera peut-être dans la qualité de sa spécificité pour ne pas être en concurrence avec des miels d'importation, Vendre des essaims de qualité, vendre des reines de sélection fécondées etc.. etc.. il faut trouver sa niche 
Certes, il n'y aura pas de gros salaires à la clé mais je pense que l'enjeu en vaut la chandelle.
Je pense que si vous pouvez rester salarié pendant 3 ans et prenez le temps de fonder votre future activité sur des acquis solides (dont une bonne connaissance des règles de base, de bons essaims dès le départ et des ruches qui tiennent la route, il n'y a pas de raison valable d'échouage. Ainsi, vous vous donnez les moyens de votre montée en puissance qui, elle-même, confortera votre expérience.
Souvenez-vous de mon conseil: Vous gagnerez des années en venant vous former dès que possible à l'apiculture. Commencez par un de mes stages de formation apicole de début de saison !

. Pour bien débuter en Apiculture et avancer d'un pas sûr... j'ai écrit ces livres pour vous !

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