Avant d'envisager une Apiculture Professionnelle            - 3ème partie, Par Bernard NICOLLET - Abeille & Nature -


Date de révision de la page: 04/12/2023

Cet Article est analysé en 4 parties (vous êtes ici sur la 4eme):

. Apiculture: Reconversion pro - étude de cas:

Les deux meilleurs moyens de parvenir à se lancer et à faire de l'apiculture son métier se résume à deux chose l'une:
- d' Avoir un bon matelas financier qui permette d'investir sans emprunter (auquel cas, le seul risque encouru est la mise de fonds
soit:
- Se fixer un objectif de 5 à 6 ans pour monter en puissance raisonnable en partant avec un cheptel de base d'une cinquantaine de très bonnes colonies. Mais, même dans ce cas, il faudra quand même disposer d'une bonne ressource financière qui vous permettra de tenir la distance.

Ruches neuves ou ruches d'occasion ?
Mon conseil: Partez sur du neuf !
D'autre part: puisque vous n'êtes pas rôdé à l'apiculture professionnelle, vous devez impérativement acquérir la connaissance et la pratique. Contrairement à ce que beaucoup pensent, si la connaissance de base ou théorie peut s'acquérir relativement facilement (je dis bien "relativement"), tout dépendra de celui qui vous enseignera ! Si c'est un pro (pro depuis plusieurs années) pas de problèmes majeurs en revanche s'il s'agit d'un amateur ou apiculteur de loisir il n'en sera peut-être pas de même), Acquérir la pratique est une vraie école de la patience. Pour maîtriser, encore une fois il faut du temps et croyez moi, même si vos moyens vous le permettent, ils ne vous permettront pas d'acheter l'expérience.
Les essaims de base, ceux qui vont bâtir votre futur empire, doivent impérativement être des essaims issus d'une sélection professionnelle. Vous devez construire sur du solide et non du tout venant qui se paye au final toujours trop cher. En prêchant ici pour ma paroisse en toute honnêteté, ne partez surtout pas sur des bases douteuses. Ce n'est pas parce que vous réaliserez un bon coup que vous réussirez. Trop souvent il y a la mortalité en bout de course. Si vous faisiez un investissement pour un loisir, à la limite, vous ne prendriez que le risque de perdre votre investissement; mais là, il s'agit d'un investissement en vue de gagner votre vie future.. ce qui n'est pas tout à fait la même chose. Ici nous parlons d'investissement..

Tenez, en comparaison, imaginez que vous souhaitiez devenir éleveur canin.. Vous viendrait-il à l'esprit de démarrer avec des chiens et chiennes bâtards ? Il sont certes bien mignons et bien gentils, mais quand il sera pour vous temps de vendre les chiots, vous ne pourrez pas escompter en vivre (à moins que vous ne soyez plus fort et plus malin que tous les autres éleveurs).
Bon, vous l'aurez compris, en pro, on ne joue pas dans la même cour, et pour conclusion sur ce chapitre je dirai comme le proverbe: "un homme averti en vaut deux !"

. Etude de cas.

Dans cet exemple, je ne tiens pas compte du temps passé, ni des frais de déplacements, ceux-ci étant considérés comme une mise de fond et engagement personnel d'un loisir axé essentiellement sur l'élevage avec une production de miel quasiment inexistante (en vue d'acquérir la maîtrise pour passer Pro). Enfin, puisque vous n'êtes pas aguerri aux techniques d'élevage, j'ai revu à la baisse le prévisionnel de mon ancien exemple à propos duquel, je considérai que vous maîtrisiez déjà, ce qui n'est pas le cas dans l'hypothèse suivante. D'autre part, je compte ici sur un "dégrèvement de 10% du cheptel chaque année pour cause de mortalité + ou - naturelle (alors que les chiffres nationaux sont maintenant bien au-dessus, de l'ordre moyen de 30%):

Année de départ = Acquisition de 20 essaims d'excellentes souches de sélection permettant un taux de prolificité de 3 en moyenne (une colonie mère produisant 2 essaims filles chaque année (+ colonie d'origine =3)).
Votre premier travail, la première année consistera à développer les essaims d'acquisition(ceux que vous venez d'acheter) pour qu'ils soient forts et aptes à passer leur premier hiver. Cette première acquisition représente un investissement de 8000 euros avec les ruches (en partant sur du neuf, du "non bricolé" mais quelque chose de sérieux). Bien sûr, on peut faire l'expérience d'acheter des ruches d'occasion avec des colonies d'abeilles déjà rôdées. Cet achat peut se révéler plus ou moins douteux sur leur provenance (abeilles d'importation, en bout de course, malades, etc..) quand vous en aurez assez des pertes engendrées y compris et surtout de la perte d'année(s), vous verrez les choses d'un autre angle et il vous faudra impérativement repartir à zéro ! Vous aurez perdu X années et dépensé au final beaucoup plus d'argent comparativement au fait d'avoir démarré sur des bases saines. Vous verrez que dans la réalité, vous connaîtrez à peu de chose près le verdict de ce schéma. Allez, on poursuit dans le positif..
Année N+1 = 54 ruches dont 18 ruches mères et 36 essaims. Il faut par conséquent investir dans le prix du matériel pour une quarantaine de ruches supplémentaires soit environ 6000 euros
Année N+2 = 147 ruches dont 49 ruches mères plus 98 essaims à développer. Il faut donc investir sur une centaine de nouvelles ruches soit:12 à 15000 euros
Année N+3 = 390 ruches dont 130 ruches mères + 260 essaims. il faut par conséquent investir sur 30 à 39 000 euros
Pour obtenir une telle ascension, croyez moi, ce n'est pas aussi simple car il vous faudra être solidement appuyé par un pro sur qui vous puissiez compter, une sorte de tuteur ou "parrain" spécialiste et surtout ne pas tenter quoi que ce soit qui sorte et relève d'une bonne technique et maîtrise de l'élevage (c'est ce que je vous propose si je peux gagner votre confiance). D'autre part, vous n'allez commencer à recevoir vos premiers revenus qu'en fin de 4ème année. Par conséquent: non seulement vous n'avez pas dégagé de revenus pendant tout ce temps de montée en puissance mais vous avez du investir progressivement dans celle-ci. Tout cela, bien entendu peut se financer, mais la frilosité des banques sera certainement un de vos premiers obstacles.

Les problèmes majeurs à résoudre:

à  N+2 va se poser le problème d'emplacements puisque l'on peut considérer qu'il faudra 2 ruchers pour les colonies mères (les 49 ruches de l'année précédente devant être réparties sur les deux) et au minimum 2 autres ruchers où seront mis en développement 50 essaims dans chaque.
à N+3 Le problème d'emplacements va être considérablement accru car il y aura près de 150 colonies mères ce qui veut dire 4 emplacements statiques minimum + 8 nouveaux emplacements qui recevront chacun une cinquantaine d'essaims en développement.
Mortalité: En tenant compte d'un taux normal de mortalité de 10% (ce qui veut dire que vous êtes déjà bon), c'est maintenant un facteur préoccupant car il va falloir consacrer un certain temps à la désinfection et décontamination des ruches et leur remise en état. Sachez quand même que le taux de mortalité en France avoisine les 30%. Je dis en moyenne car dans certaines régions, ce taux peut atteindre 80% et plus !
Les Cadres: Comme les abeilles auront tout à construire, il faut prévoir le budget cadres neufs, cires, sucre ou sirop, et autre temps consacré au développement des colonies. A La fin de N+2 débute le problème de temps... et sa gestion. Sur l'ensemble de l'année, vous êtes donc déjà à un mi-temps complet alors que vous n'avez pas rentré le moindre euro.
La solution consiste donc à monter moins vite en puissance et prévoir 2 années supplémentaires afin de mettre une partie du cheptel en élevage et une autre partie du cheptel en production de miel. Malheureusement à cette voie choisie il va falloir envisager des investissements concernant d'une part le matériel de miellerie mais d'autre part, le matériel de logistique pour les déplacements: remorque, véhicule tracteur, matériel de manutention etc.. tout autant que les locaux indispensables au stockage et à la miellerie.
Une autre solution consiste à démarrer avec 50, 100 ou 200 essaims.. mais là, il faut aussi que les finances suivent mais surtout que votre bagage expérience vous l'autorise!

Alors quoi.. On baisse les bras ?

Bon, vous voyez que ce n'est pas simple si l'on prend le temps de s'assoir pour calculer la dépense, et je ne parle pas ici des problèmes de territoires, biotopes etc.. etc.. D'autre part, je ne parle pas des sites internet complètement irresponsables où tout apparait beau et facile, qu'il n'y a qu'à...  Entre faire de l'apiculture d'appartement et conduire une apiculture professionnelle, il y a la un large fossé dont seuls les incrédules à mon discours feront les frais.

un peu de réflexion s'impose
Ce n'est pas Mission Impossible !

Mais surtout, ne démarrez pas avec du matériel bricolé d'occasion. Tant qu'à investir pour partir en pro, partez sur du neuf (à moins d'avoir la possibilité de racheter une entreprise apicole dont le propriétaire part à la retraite et qui jusque là s'en est bien sorti financièrement). Plus concrètement, ce n'est pas pour autant mission impossible.. quand on veut vraiment, on peut parvenir à réussir; mais il faut malheureusement ne pas écarter le plus grand fléau pour l'apiculteur: celui de l'agriculture et de ses pesticides qui, dans certaines régions peuvent provoquer la perte de 80% des colonies (quand ce n'est pas 100%) sans que vous ne puissiez escompter toucher le moindre euro de dédommagement ! Alors oui.. il y a des aides possibles comme l'aide à la reconstitution de cheptel mais seulement s'il reste de l'argent dans les caisses.. or les caisses ne me semblent pas souvent pleines dans ce domaine. D'autre part, ces aides, comme je le souligne déjà un peu plus haut ne vous seront pas versées l'année de vos pertes d'abeilles mais seulement l'année suivante si vous y avez droit (et encore ! sous certaines conditions). Quand vos efforts sont réduits à néant, soit vous retroussez les manches soit vous baissez les bras.. Christine et moi avons "dérouillé" (j'ose ce mot qui n'est pas trop fort ni exagéré croyez-moi) pendant plus de cinq années suite à des pertes magistrales sur deux années consécutives (508 colonies perdues). Je ne veux pas que vous suiviez ce chemin qui d'avance vous mènerait droit dans le mur.
Vous comprenez maintenant tout mon encouragement à rester amateur.. au moins les 4 ou 5 premières années à moins encore une fois que vous n'ayez les ressources financières nécessaires. Si vous optez pour démarrer avec mes essaims, vous pourrez compter sur une qualité irréprochable.

Les différents degrés de Maîtrise pour passer Pro:

Bien qu'aucun diplôme ne soit requis pour devenir apiculteur professionnel, il est impératif d'acquérir une bonne maîtrise de l'élevage. Pour envisager une reconversion ou un avenir en Apiculture Professionnelle, vous devez au minimum (en plus des investissements dont nous venons de parler):
- Avoir la maîtrise de l'essaimage artificielà grande échelle, et non pas en juger et vous fier sur un essaim créé et qui a bien réussi
- Avoir la maîtrise de production de reines et leur fécondation, ainsi que le remplacement des reines de vos colonies en fin de cycle,
- Avoir une maîtrise absolue et une solide expérience d'au moins un rucher stable de 30 ruches depuis deux ou trois ans,
- Être capable d'estimer l'environnement et la quantité de ruches à disposer sur un emplacement,
- Disposer de souches d'abeilles qui puissent assurer leur élevage, autrement dit, disposer d'abeilles hautement sélectionnées du départ ce qui représente déjà en soi un investissement non négligeable.
Il y a d'autres critères encore, mais les premiers que je viens d'énumérer me semblent être le BA-BA pour envisager de devenir un jour, Apiculteur Professionnel.

La Formation professionnelle en apiculture

un passage indispensable pour mettre toutes les chances de votre coté. II y a donc l'aspect Formation.

Il faut un minimum de formation
Au Minimum: une bonne formation

Si vous n'avez pas fait un lycée professionnel, Où allez-vous vous former ? Compter sur une formation sur le tas comprend beaucoup de risques car vous allez constamment enfoncer des portes ouvertes et commettre beaucoup d'erreurs. Encore une fois, entre une apiculture pépère de loisir et une apiculture pro, il y a un large fossé. Comme la filière n'est pas (ou trop peu organisée) cela ne sera pas chose facile. Bien que j'ai suivi un cursus Agricole dans mon jeune temps puis de biologie et chimie, encore une fois, j'ai cruellement manqué de formation pratique quand j'ai débuté. Je dois souligner que j'ai toutefois eu la chance d'être épaulé par un apiculteur pro à la retraite qui m'a certainement permis d'économiser de nombreuses années de souffrance et peut-être même la cata finale. (JC si tu me lis, je te dédie ce petit clin d'œil).

C'est pourquoi je vous propose un stage de formation spécifique en vue de vous apprendre l'essentiel pour pérenniser votre ascension en apiculture professionnelle. La différence avec les deux autres types de stages que je propose déjà sur le site réside dans le fait que cette formation vise une technicité qui vous permette d'acquérir non seulement les bases indispensables si vous envisagez une exploitation pro ou, si vous avez déjà des ruches, et d'acquérir suffisamment de connaissances pour permettre votre montée en puissance dans ce même objectif. Nous travaillerons dans mes ruchers comme vous devrez travailler plus tard dans les vôtres. Ce stage est purement basé sur la technique et ne comprend pas de module de gestion d'entreprise. Si vous souhaitez cet éventuel 4ème module, vous pourrez le demander à notre organisme de formation.

Pour 2024, cette formation professionnelle à l'apiculture accélérée est basée sur 1 seul module Voir ici le programme de formation pro

Un peu de réflexion:

Afin de vous aider dans votre approche et votre réflexion, je vous ai dressé une petite liste de questions destinées à vous faire réfléchir sur l'activité envisagée. Je pense en effet qu'il est très important de ne pas se voiler la face, mais regarder en face certaines réalités objectives: Avez vous une réponse à chacune de ces questions ?

  • Avez vous un peu d'économiesde coté ?
  • Dans quelle région allez vous exercer ? Culture, plaine, montagne..
  • Quelle est votre véritable motivation ?
  • Quelles(s) production allez-vous privilégier ? Miel, gelée royale, produits de la ruche, essaims reines...
  • Avez-vous déjà un rucher ?
  • Avez-vous la maîtrise de conduite d'un rucher d'au moins 30 ruches ?
  • Si vous n'avez pas de compétence en Apiculture, comment envisagez-vous de la mettre en valeur ?
  • Quelle est votre formation en termes d'apiculture ?
  • Sur quoi tablez vous pour gagner votre vie tout en amortissant votre installation ?
  • Combien de temps vous donnez-vous pour arriver à l'équilibre financier ?
  • Avez-vous pensé aux années de vaches maigres ?
  • Sur quel type de ruches allez-vous fonder votre exploitation ? Voirnot, Dadant, Warré, Quentin, Langstroth..
  • Avez-vous une idée de ce que gagne un apiculteur professionnel ?
  • Avez-vous visité plusieurs exploitations fonctionnant de manière rentable ? Si oui, avez-vous évalué le temps de travail ?
  • Savez-vous combien de ruches vous seront nécessaires pour vivre de votre future exploitation ?
  • Comment allez-vous écouler votre production de miel ?
  • Comment allez-vous acquérir vos colonies d'abeilles de base ? par quel intermédiaire ?
  • Combien pensez-vous conduire de ruches à vous seul ?
  • Envisagez-vous l'aide de votre conjoint ?
  • Vos moyens ou économies vous permettront de tenir combien de temps sans toucher de salaire ?
  • Avez vous fait un business plan ? une étude de faisabilité conduite par un expert comptable ?
  • Envisagez vous d'acheter votre matériel et votre premier cheptel avec un financement bancaire ?
  • Quand souhaitez vous débuter ?
  • Avez vous des connaissances en élevage de reines ou multiplication de colonies ?
  • Savez-vous comment augmenter votre cheptel ou comment le remplacer en cas de défaillance ?
  • Disposez-vous suffisamment de place pour le rangement, le travail de menuiserie et la miellerie ?
  • Avez-vous une idée ou connaissance à propos de la disparition des abeilles ?

Je vous propose de m'écrire vos réponses à chacune de mes questions si vous souhaitez mon avis en retour. Cela restera confidentiel bien entendu, et entre nous. (Bernard.nicollet[at]gmail.com

Combien de ruches vous seront nécessaires pour gagner votre vie ?

Cette question ccomme bien d'autres) m'est fréquemment posée. En fait, ma réponse la plus courte pourrait être celle-ci dans un langage de bois: "ça dépend !" Mais cela dépend de quoi ? Voyons ici quelques pistes pour votre réflexion :

- Tout dépend de ce que vous voulez gagner à condition de mettre les moyens nécessaires au départ. Et quand je parle de moyens, j'englobe également les moyens 'Temps à consacrer'. Si vous pensez faire une semaine de 35 heures, dites vous qu'à partir du mardi soir, vous serez déjà en heures sup ! Bon, trêve de lourde plaisanterie. Pour parvenir à gagner un salaire minimum, il vous faut au moins 200 ruches productives. Ce nombre est d'ailleurs requis par la MSA (Mutualité sociale agricole) pour vous considérer comme un demi-exploitant. En principe le chiffre de base à considérer est de 400 ruches. Pour atteindre ce chiffre qu'il soit de 200 ou de 400 unités, c'est impossible à conduire pour un débutant ou toute personne qui n'a pas un minimum de connaissance et d'expérience. Ce n'est pas le tout d'être capable d'investir en bloc, même si vous êtes fortuné(e ) ou avez quelques économies. Il faut de l'expérience et pour acquérir de l'expérience, il faut du temps.. beaucoup de temps.
Imaginez que vous investissiez dans 400 ruches.. vous reprenez par exemple l'exploitation d'un apiculteur qui a fait valoir ses droits à la retraite. Vous serez dans un budget de 60 à 100 000 euros minimum (en dessous, je ne donne pas cher de la qualité).
Vous déménagez le tout pour exploiter chez vous, et voila qu'à la fin du 1er hiver, tout votre cheptel est par terre..!

- Pour gagner sa vie en apiculture, il est nécessaire d'établir un bon fondement et des bases solides et commencer par s'assoir afin de calculer la dépense comme le dit un sage proverbe biblique..
Si vous êtes franchement déterminé(e) à faire de l'apiculture un métier qui vous permette de gagner votre vie, tout comme nous l'avons vu dans un paragraphe plus haut, il faut que 3 éléments soient réunis et ils sont indissociables:

  • 1/- Vous fixer un nombre raisonnable d'années pour monter en puissance. J'estime à 5 ans minimum et sans catastrophe.
  • 2/- Vous devez être capable d'investir chaque année dans le matériel nécessaire (ruches, essaims..)
  • -3/- Compte tenu que vous cherchez à réduire l'investissement au minimum, vous aurez une production de miel très réduite et qui ne vous permettra pas d'assurer un salaire suffisant pour vivre seul de votre exploitation apicole. Votre cash-flow ne vous permettra pas de vous autofinancer.

En conséquence, vous devez impérativement être capable de rester 3 à 5 années sans toucher de Salaire. Quoi qu'il en soit, il peut exister un certain nombre d'aides de l'Etat pour votre établissement mais gare aux emprunts avec le vivant ! D'autre part, les aides sont attribuées aux jeunes qui s'installent alors au fait.. Quel âge avez-vous ?

Vous pourrez toujours compter sur la qualité !

Pour ma part, je considère que si vous ne démarrez pas avec des essaims de qualité, votre entreprise est vouée à l'échec à très court terme et ceux qui vous diront le contraire sont trop intéressés à vous fourguer n'importe quoi.
La meilleure piste c'est savoir Valoriser ses produits et opter pour la haute qualité. Cela réduira vos efforts portant sur la quantité et vous dégagera du temps pour justement répondre et parfaire à des critères de qualité.

Elevage professionnel d'essaims
Elevage professionnel d'essaims

Pour vous citer mon propre cas en toute transparence, quand j'ai débuté j'ai fait n'importe quoi, entendez par là que j'ai acheté à droite et à gauche absolument n'importe quoi ! Cela a eu pour conséquence de me coûter bigrement plus cher au final que si j'étais passé par un éleveur. J'achetais des ruches avec un budget de 100 à 150 euros et pour quel résultat ? L'année suivante, il fallait que je rachète à nouveau. Quand je suis enfin parvenu à comprendre que pour maintenir mon cheptel, il fallait pouvoir compter sur mes fournisseurs d'essaims, je n'ai eu qu'un regret: Celui de n'avoir pas commencé par là. C'est la raison pour laquelle j'ai opté pour fournir des essaims de Qualité. Bon nombre d'apiculteurs produisent des essaims.. or le prix d'un essaim chez Abeille et Nature est deux fois supérieur. Est-ce un scandale pour autant ? Est-ce à dire que je m'enrichis ? Pas du tout mais je sais tenir au minimum un papier et un crayon ! Ceux qui vous dirons que c'est du vol de vendre un essaim aux alentours de 300 euros ne savent pas compter ou bien ne déclarent pas tout sur leurs déclarations fiscales, pire encore : je ne parle pas de ceux qui se débarrassent de colonies pour qu'elles crèvent ailleurs que chez eux ou bien alors produisent des essaims de collage avec introduction de reines provenant de techniques de greffage quand elles ne sont pas directement issues de l'importation.
Quand j'établis le prix de vente d'un essaim je dois tenir compte de plusieurs facteurs:

  • - Des Charges et impôts
  • - Du Temps passé et consacré au développement de ceux-ci,
  • - Du taux de mortalité ou passage au rebut des reines qui ne passent pas la barrière des critères sélectifs de mon cahier des charges
  • - Le temps passé avec le client (vendre un essaim n'est pas un produit d'étale mais de conseils )
  • - Mon salaire et charges sociales, même si celui ci est loin d'être établi à sa juste valeur
  • - Les investissements en matériel et fournitures chaque année etc..

Alors oui, il y a une différence de prix entre un essaim vendu par un apiculteur non professionnel de l'élevage et un essaim vendu par Abeille et Nature contrairement à ce qu'une poignée de détracteurs s'insurgent (s'il y avait tant d'argent à gagner pourquoi sommes nous si peu nombreux à vivre de l'élevage ?). J'ai choisi ce créneau axé sur la vente d'essaims de qualité et non d'essaims d'importation ou produits sous le manteau ou bien encore issus d'essaims capturés ci-ou là.. Pourtant, je manque chaque année d'essaims à fournir à ma clientèle mais je me limite volontairement car je ne peux pas dégager davantage de temps ni solliciter davantage mes colonies. Que celui qui pense faire mieux fasse ! Je n'ai pas la prétention de fournir toute la demande française et je ne force personne à se fournir chez moi..
Encore une fois, en Apiculture, il y a de la place pour tout le monde.. Je suis convaincu que ceux qui tiendront le cap dans les années difficiles que nous traversons et qui sont loin d'être terminées, sont celles et ceux qui valoriseront leur travail par la Qualité. C'est ce que Christine et moi nous nous efforçons de faire en nous améliorant d'année en année, et cela fait maintenant 13 ans que cela perdure.

Les incidents de parcours d'un apiculteur:

Malheureusement (mais il en est de même pour nombre d'autres domaines, il se peut que la route de votre métier passion soit barrée. Plusieurs cas peuvent être en cause mais citons les plus importants:

-1/- Le phénomène allergie
Bien que ce soit assez marginal, un certain nombre d'apiculteurs arrêtent leur activité pour cause d'allergie. Si cela arrive plus dans le monde des amateurs, les professionnels ne sont pas en reste face à cette problématique. Sachez en effet que l'on est jamais immunisé contre le venin d'abeille même après de longues années de piqûres. Tout au plus, un apiculteur est ou devient insensible à la douleur des piqûres d'abeilles mais il n'est jamais immunisé. C'est une grave erreur de ne pas prendre des précautions quand elles méritent d'être prises par exemple:
J'ai vu souvent des apiculteurs travaillant à mains nues dans leur ruches.. et puis voilà qu'au bout d'un moment, qui, pour des raisons météo, qui pour des raisons de dérangement, les abeilles se mettent à piquer.. Faisant fi des piqûres, notre apiculteur poursuit son travail.. et puis, au bout d'un moment, devant l'insistance des abeilles et après avoir reçu une bonne trentaine de piqûres (quand ce n'est pas plus), il se résigne à mettre les gants ! Cet Apiculteur n'a pas su écouter son corps qui lui commandait de se protéger. Le faisant par contrainte, il réagit tardivement.
La réaction allergique au venin d'abeille peut demander jusqu'à 72 heures pour survenir. Cela ne veut pas dire (fort heureusement) qu'elle viendra, mais disons qu'elle est sur un terrain favorable.
Un certain nombre d'apiculteurs arrêtent leur activité pour cause d'allergie. Pendant de nombreuses années, ils ont pourtant bien supporté les piqûres, mais voilà qu'un jour, leur système immunitaire crie "STOP" !
Il est donc indispensable dans vos couvertures sociales et d'assurances, de prévoir un tel risque. Oh bien sûr, vous n'aurez pas de mal à revendre vos ruches et votre matériel, mais cela ne sera pas de gaité de cœur.

-2/ Perte de rucher ou pertes importantes d'abeilles
Avec les pesticides utilisés en agriculture, et à moins d'opérer en région de montagne - et encore, - l'apiculture en général, paye un très lourd tribu dans les conséquences d'une agriculture qui n'a rien à faire de ce qu'elle produit. Les produits dits "phytosanitaires" devraient être lourdement taxés afin d'indemniser les apiculteurs qui subissent de lourdes pertes.
Tôt ou tard, les apiculteurs pros connaissent des pertes anormalement élevées dès lors qu'un agriculteur local a recours à des semences enrobées d'insecticides tous plus tueurs d'abeilles les uns que les autres.
Tout le monde n'habite pas la montagne, tout le monde ne peut pas placer ses ruches hors zone de cultures, et tout le monde n'a pas forcément de cultures biologiques à offrir à ses abeilles.
Bien que vous puissiez vous assurer pour vous défendre contre untel ou untel, vous ne serez jamais remboursé à l'égal de votre perte. Vous obtiendrez peut-être quelque aide de l'état pour la reconstitution de votre cheptel, mais vous y laisserez non pas des plumes mais des kilos de plumes si vous voyez ce que je veux dire !
C'est pour cela entre autres que vous devrez sacrifier des kilomètres pour entretenir des ruchers fixes parfois éloignés de votre lieu de résidence. C'est un vrai problème.

Comment établir un bon Business Plan.

Telle sera votre toute première étape. Bien des entreprises comptables proposent d'établir un Business Plan afin de vous aider à obtenir vos prêts bancaires destinés à vos investissements, crédits de campagne etc..
Mais une simple évaluation comptable est loin d'être suffisante.

Pas de démarrage sans un bon business-plan
Pas de démarrage sans un bon business-plan

Sachez qu'il n'existe pas de modèle de business plan en apiculture et ceci pour une bonne raison: C'est une entreprise avec une âme et non une boutique en ligne ! Pour établir un bon business plan, vous devez donc être déjà rôdé à la pratique d'apiculture sinon vous irez droit au casse-pipe !
Avec un minimum de connaissances, vous saurez déjà ce qui vous plaît de ce que vous aimerez le moins. C'est votre connaissance de l'apiculture que vous allez vendre à des partenaires financiers (banques, investisseurs) en vue de vous prêter les fonds nécessaires à un bon démarrage.
Le plus beau des business plans ne sera d'aucune valeur, d'aucune crédibilité si ce n'est vous qui dictez les grandes lignes de votre trajectoire. Le comptable, le conseiller juridique et toutes les personnes qui vous aideront à monter votre business plan ne seront là que pour vous épauler dans les prévisionnels afin de rendre votre projet crédible.
Un comptable, son métier c'est de jongler avec les chiffres. Le votre est d'élever des abeilles pour les rendre productives.
Par exemple: un comptable connait-il la durée de vie d'une abeille, les essences de fleurs sur lesquelles vos abeilles vont aller butiner et combien de miel cela peut-il engranger ? connait-il le taux de mortalité, la problématique des traitements etc.... Non car ce n'est pas son métier ! En revanche, vous, vous êtes sensé savoir.
Si vous partez d'une page blanche, sans connaissance du monde des abeilles mais surtout aussi sans pratique, vous ne pourrez jamais aligner des chiffres crédibles et ce n'est certainement pas sur internet que vous les trouverez car d'une exploitation apicole à une autre, tout est fonction des objectifs et capacité du chef d'exploitation. Quand on monte un business plan apicole, on ne peut pas se permettre d'être comme Perette dans la fameuse fable de Jean de la Fontaine, sous peine de connaitre le même sort à très brève échéance.
Connaissant parfaitement le problème, Nous avons mis en place avec Sup'Formation, la possibilité d'établir en votre compagnie, un Business Plan Apicole qui corresponde parfaitement à votre personnalité et objectifs; un Business Plan qui sera un atout dans vos négociations financières et administratives. Puisque vous n'êtes pas un Financier (pardonnez-moi si je me trompe), Vous devez comprendre comment ça marche ! Sup'Formation peut vous proposer sous forme d'un stage de deux jours, d'établir ce Business Plan.
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