Sauver l'Abeille Noire: comment ?            - par Bernard NICOLLET - Abeille & Nature -


Date de création de la page: 03/04/2002
Date de dernière révision: 27/04/2023

. Une Priorité Absolue: Sauvegarder l'Abeille Noire plus que toute autre espèce

Les cultures, responsables de la perte des abeilles
Le défi et Challenge d'Abeille et Nature

Comme vous avez pu le lire sur mon site depuis une vingtaine années, je suis parti en croisade pour aider l'Abeille Noire (notre abeille endémique) à échapper à sa triste destinée: Une disparition et extinction de sa sous-espèce: Apis Mellifera Mellifera L1758.
Je tiens quand même à féliciter et à remercier toutes celles et ceux qui, par la création de conservatoires de l'Abeille Noire ont emboité le pas aux quelques gaulois dont je fais partie et qui avons relevé ce défi au détriment des colibets et critiques en tous genres que nous avons essuyé et essuyons encore faute de bonne information (!)
Je ne suis pas pour autant un arriviste de l'abeille noire mais seulement un hyper passionné qui n'a pas l'intention de quitter cette terre sans avoir tout tenté pour contribuer à sa sauvegarde. Je sais que beaucoup parmi vous éprouvez ce sentiment d'impuissance. Si, seul, il est impossible de faire quelque chose tant les courants contraires sont forts, ce n'est pas un objectif farfelu pour autant bien au contraire.
Cette page s'adresse donc à toute personne de bonne volonté et principalement aux nouveaux apiculteurs du milieu amateur tout aussi bien qu'aux futurs professionnels (trop rare) sensibilisés au problème de la disparition des abeilles et j'ajoute: principalement à la disparition de l'abeille noire, celle qui peuplait jadis nos contrées et a fait l'apiculture de nos grands-pères.
Participez à cette grande aventure de renouveau plutôt que donner du champ aux importations de reines et d'essaims genre Buckfast (véritable abeille invasive), Carnica ou abeille noire d'Espagne! Laissez de coté les moqueurs qui critiquent en vociférant qu'il n'y a plus d'abeilles noires françaises ou bien que l'abeille noire est une abeille agressive et qui a tous les maux du monde. Ce sont généralement les premiers qui disent aimer l'abeille ou qui vous feront des leçons de morale sur l'écologie.
Dans le domaine du bio ce n'est guère mieux puisqu'on impose pas une charte de travail avec des races endémiques. Il n'y aurait alors plus guère d'apiculteurs capables de s'offrir le précieux Sésame.
Pourtant, il est tout à fait possible de préserver cette abeille noire endémique, c'est ce que j'explique dans mon dernier livre: "Déleopper et maintenir des ruchers en apiculture naturelle" (seconde édition) dont vous pouvez prendre connaissance ici

Quelques indicateurs de la disparition de l'abeille noire

Il conviendrait de dissocier 2 choses:
D'une part, la disparition de l'Abeille Noire,
D'autre part, la rarefaction de l'abeille en général.

1/ Disparition de l'Abeille Noire

Alors que nous avons à faire avec une abeille rustique et solide, résistante à pas mal de maladies, c'est l'apiculture elle-même qui favorise son extinction. Comment cela ? Un problème de fécondation en milieux naturels tout simplement. Si la chienne de votre voisin est en période de chaleurs, croyez-vous que votre chien ne tentera pas de la rejoindre ? Pour les jeunes reines en fécondation, il en est de même. Et puisque quelques jours avant son vol de fécondation ses puissantes phéromones vont se répandre dans la nature, les mâles des colonies avoisinantes participeront à cette fécondation. Si tous les apiculteurs avaient la même race d'abeilles, ce ne serait pas un problème, tout au contraire ! Nous rentrerions alors dans un phénomène d'excellents brassages génétiques. Malheureusement pour l'abeille, libertés individuelles obligent, chacun est libre d'avoir l'abeille qu'il veut exploiter ce dont la plupart des apiculteurs se moquent sans prendre conscience des enjeux que cela représente non seulement pour les générations à venir, mais pour pour la survie de l'abeille à très court terme.
Les principaux vecteurs de cette disparition sont donc en grande partie dus aux pratiques apicoles qui ont fragilisé notre sous-espèce endémique.

2/ Raréfaction des abeilles en général

Bien entendu, le processus de disparition de l'abeille est aussi lié aux méthodes de traitements d'une agriculture moderne, grande utilisatrice de produits destructeurs. L'agriculture en prend suffisamment pour son grade dans bon nombre de domaines (même si je trouve que ce n'est pas assez). Quand on parle de l'agriculture et qu'on la pointe du doigt en l'accusant de polluer, il conviendrait préalablement de nous interroger sur notre propre armoire où l'on range nos produits de jardinage, d'horticulture ou du travail de notre lopin de terre. Qu'y trouverions-nous ? Des désherbants, des insecticides pour lutter contre tel prédateurs de nos fruits et légumes, des raticides et "X"cides en tous genres ?

Mauvaises pratiques apicoles

Je ne me ferai ici que l'écho de ce qui me concerne: Les mauvaises pratiques apicoles. Je n'ai pas la prétention d'être un Saint Ambroise de l'apiculture et encore moins le prétendant à sa succession, ni même un simple redresseur de tord. Quand on peut faire différemment, pourquoi ne pas préférer la voie qui nous ramène à la bergerie ? Dans ce monde toujours plus destructeur, qui écoute réellement ?
Les Politiques font mine de s'intéresser aux problèmes des nobles causes... Hélas, ce n'est que dans l'intention de caresser dans le sens du poil de la bête(surtout en périodes électorales) mais sans réellement mouiller la chemise. Ils s'en sortiront toujours en disant que leur mandat était trop court...

Alors oui, l'abeille est très menacée d'extinction si l'on ne prend pas conscience des dispositions à mettre en place qui s'imposent. Est-ce également votre point de vue ?
L'apiculture de loisir doit être consciente des dangers qu'elle fait courir dans la survie de l'Abeille mais pas seulement ! L'apiculture professionnelle qui essaye de survivre troque ses pratiques ancestrales contre des pratiques non viables sur le long terme, et du reste l'instabilité des "abeilles industrielles" est révélatrice d'un grave problème dont on commence à sentir les premiers effets avec des maladies ou contagions directement importées avec des reines et essaims venant de pays (y compris de la communauté européenne), où les hivers sont quasi absents.
Les apiculteurs amateurs sont trop souvent orientés et priés de débuter leur activité avec des abeilles dites "faciles" mais non adaptées à leur milieu d'origine et, quand l'un d'entre eux pose la question, on lui répond souvent que "l'abeille noire n'existe plus" et qu'il vaut mieux de toutes manières acheter des abeilles de telle ou telle autre sous-espèce car elles piquent moins, produisent plus de miel et autres boniments intiés par les importateurs ou affairistes et relayés par les apiculteurs eux-mêmes.

Ici s'ouvre donc un vaste débat où chaque fournisseur d'abeilles tente de justifier son choix et sa préférence. Je pense en toute honnêteté, qu'une profonde réflexion s'impose et sans forcément conclure, choisir la voie de la sagesse plutôt que la spéculation. Mais voilà, dans une époque où tout va très vite, quelles seront les bons arguments et les bonnes questions à se poser ?

L'importation et l'exploitation de sous-espèces non endémiques

En important ou en élevant d'autres sous-espèces, les croisements sont malheureusement inévitables. Or comme il y a davantage de sous-espèces (de types d'abeilles) importées et utilisées en apiculture, l'abeille noire va tout droit dans le mur. "Oui mais on ne trouve pas d'essaims à acheter" me direz vous "et c'est pour cela que j'ai acheté un essaims de Buckfast, ou d'ailleurs"..
Ce phénomène est d'autant plus accentué que dans la littérature apicole, on peut lire que l'Abeille Noire est une abeille "piquante" voire "agressive".
Pour enrichir les marchands, y compris certains éleveurs, on accuse notre chien de la rage. Ainsi, trop souvent dans l'ignorance, l'apiculteur débutant passe au-dessus d'un problème dont il ignore totalement les enjeux. Qu'en est-il réellement ?
En réalité, et je suis bien placé pour en parler, cette abeille n'a rien d'agressif du tout, bien au contraire. Ayant eu à mes débuts aussi bien de la Buckfast que de l'italienne ou caucasienne, j'affirme que l'abeille noire fait très certainement partie des abeilles les plus douces du monde ! Pourquoi dès lors de tels propos à son endroit ?

Des abeilles noires douces pour bien débuter..

Si vous n'avez pas visionné cette petite vidéo, cliquez sur le bouton ou la photo.
Vous verrez notamment ici que l'abeille noire n'a rien d'un comportement agressif et qu'il est agréable de travailler en petite tenue quand il fait chaud au lieu d'être obligé de se protéger dans un véritable scaphandrier sauna

Lancer la video

Les gens qui affirment que l'abeille noire est agressive ne la connaissent pas et ne font que colporter des ragots d'apiculteurs qui tentent de justifier leur conduite ou "liberté " d'exploiter d'autres sous espèces non endémiques. Cette exploitation du reste n'est peut-être pas innocente quand on sait qu'elle enrichit en premier lieux des importateurs d'essaims ou de reines au détriment des générations à venir, que ce soit celles de nos petits enfants ou bien celles des apiculteurs eux-mêmes.
Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage" dit un proverbe ancien. "L'herbe est toujours plus verte ailleurs" dit l'expression populaire. Alors, je laisse à celles et ceux, qui travaillent avec des abeilles autres que l'abeille noire à leur responsabilité, mais j'espère qu'un jour, ils prendront conscience du mal qui en résulte.

L'Hybridation et les croisements des abeilles

Elle a toujours existé de manière naturelle avant même l'intervention de l'homme. Toutefois, elle était limitée à des localisations de deux zones en superposition. Par exemple, l'abeille italienne ne se cantonnait pas aux "frontières humaines" stricto-sensus mais une grande région. C'est ainsi que de manière naturelle, on pouvait la trouver en grande partie autour du bassin méditérranéen. L'abeille noire quant à elle, trouvait ses limites vers la région d'Avignon, au bas des Cévennes et aux Pyrénées. Par conséquent, la zone de superposition avec l'abeille "italienne" (Apis Mellifera Ligustica) était relativement limitée.
Depuis les années d'après guerre, les apiculteurs se sont mis à travailler avec l'Abeille Italienne jusque dans le Nord de la France. Puis, les moyens de transports grandissant, on a importé de l'abeille des états unis, du Canada, etc.. etc.. En quelques années, il y a eu tant de renouvellement de colonies, que l'abeille noire s'est retrouvée presque totalement hybridée. Si on ajoute à ce mal, l'apparition du varroa et l'utilisation des pesticides du monde agricole, le melting pot est complet pour l'envoyer dans le monde de "la disparition des abeilles".
Heureusement, certains papiculteurs n'ont pas cédé à cette frénésie de changement de "races" de leurs abeilles. On découvre aujourd'hui dans des régions assez protégées par les reliefs notamment, des écotypes locaux d'abeilles noires, Lozère, Macif Central, Alpes, bien souvent dans les régions montagneuses, loin des transhumaces apicoles.
L'histoire apparemment ne nous est pas d'utilité car de nos jours, on poursuit les importations de sous-espèces diverses au nom de la liberté d'agir. Bien que je respecte les apiculteurs, je m'élève contre ce choix qui nous envoie droit dans le mur à plus ou moins brève échéance. Alors bien sûr, on peut toujours pointer du doigt le voisin agriculteur en l'accusant de tous les maux et le rendant responsable de la perte de nos abeilles, c'est incontestable, mais quelque part, ne participons nous pas à notre mesure à la fragilisation de l'abeille en fermant les yeux sur l'hybridation ?
A très court terme, si on laisse faire ces importations, nous aurons une telle sur-hybridation que l'apiculture professionnelle perdra totalement ses lettres de noblesse et nous serons très rapidement amenés à connaître ce qui se passe aux Etats Unis... Une disparition des abeilles dans laquelle on cherche encore les responsables ou les causes (?).

Il y a bien entendu, encore une fois, la conduite de l'agriculture conjointement responsable à ce massacre des abeilles, mais je ne m'en tiendrai qu'à ce qui nous concerne dans notre pratique et méthodes.
Vous aimeriez faire de votre apiculture une noble cause ? Alors, comme moi, faites marche arrière et relevons ensemble, avec tous les vrais éleveurs d'abeille noire (et non pas des importateurs), le défi qui consiste à sauver notre abeille endémique, celle que nos papis nommaient l'abeille locale et plus gentiment "d'la p'tite noire".
Vous serez peut-être amenés à lire des articles de la presse spécialisée qui écrit en substance que l'abeille noire n'existe plus parce que la quarantaine de critères qui permettent l'autentification de cette sous-espèce n'est pas réunie.. oui et alors ? est-ce une raison pour baisser les bras ? Mais qu'en est-il aussi des fameuses abeilles de Buckfast dont on vante les mérites ? Oublierait-on de vérifier ses origines et sa biochimie ? Beaucoup ne se prétendent-ils pas commes des éleveurs de Buckfast ? Alors d'après ces articles, eux seuls seraient capables d'assurer des descendances pures alors que cette abeille est à son origine une abeille issue de croisements ?
Vous voyez que le débat peut s'étendre mais sans toutefois poser le vrai problème qui se pose à nous, apiculteurs. Mais si l'abeille noire disparaît, disparaitra également la vraie buckfast, car de ses origines de croisements, Apis Meliferra Meliferra était présente.
Quand L'abeille noire (la reine) est fécondée par des mâles d'une autre sous-espèce,  la première génération qui suit devient hybride sauf pour les mâles (les mâles n'ont pas de père mais un grand-père, ce que nous étudierons dans le cours par internet).
Si donc les géniteurs sont issus eux-mêmes d'une génération plus ou moins agressive, ils transmettent leurs gênes ou caractères d'agressivité. En réalité, la première génération croisée est encore à peu près exploitable. Elle n'a un comportement que peu agressif mais elle manifeste généralement des signes de nervosité et une tendance à la piqûre un peu plus facile. En revanche, dès la seconde ou la troisième génération, il est impossible de s'en occuper. S'il y a une chose que je déteste par dessus tout, c'est d'entrer dans un rucher où, dans les quelques secondes qui suivent, être immédiatement accueilli par des gardiennes en furie. Parfois, les abeilles sont si agressives qu'il faut se réfugier dans la voiture pour échapper à leurs piqûres qui parviennent à traverser les vêtements de protection et les gants !
Cela m'est arrivé souvent à mes débuts, lorsque j'allais acheter des abeilles à droite et à gauche !
Faire de l'apiculture dans de telles conditions relève du pur masochisme. Alors oui, dans ce cas là, on peut parler d'agressivité.. mais on pourrait en dire exactement de même pour d'autres sous-espèces d'abeilles et pas seulement de l'abeille noire hybridée..
En réalité, dès lors que l'apiculteur ne maîtrise pas son apiculture et son élevage, il laisse dériver la reproduction et s'expose par conséquent à une bâtardisation tout autant que la fragilisation de ses colonies dont la première tendance sera d'acquérir des caractères de nervosité et d'agressivité mais aussi de mortalité à la moindre contrariété climatique.
A l'inverse, quand on maintient les lignées de base grâce à un petit travail de sélection, on réduit considérablement cette dérive. C'est pourquoi, en dehors d'une apiculture responsable, beaucoup ignorent cette tâche qui incombe à l'apiculture: La sélection. Il ne s'agit pas de dire ou penser que cette tâche incombe uniquement aux pros..
Même un particulier possesseur de deux ruches devrait avoir ce souci de bien faire. Cela ne concerne pas et n'incombe pas encore une fois qu'à une caste d'initiés.
Avoir une ou deux ruches ou un petit rucher familial, c'est bien, mais ce n'est pas suffisant ! Il faut avoir une attitude responsable sans laquelle, nous contribuerions  à l'appauvrissement de notre patrimoine. Quand je lis ou entends parler de liberté d'exploitation et que l'on parle d'une certaine biodiversité génétique, cela me donne des boutons ! Je réponds et affirme que c'est n'importe quoi ! Souvenez vous de l'humoriste Coluche.. "Quand on mélange du blanc et du jaune.. il ne reste que du jaune !" Et bien, c'est exactement ce qu'il se passe avec les abeilles. Où seront ces pseudos scientifiques quand nous n'aurons plus d'abeilles ? Notre planète appartient à notre responsabilité collective et non à une poignée d'individus qui aujourd'hui tente de s'imposer en défenseur d'une soit disant "biodiversité du patrimoine génétique" donnant bonne conscience à ceux qui justement font taire leur conscience en favorisant par exemple l'importation de reines venues de climats différents ? Ce qu'il y a de bien avec la nature, c'est qu'elle appartient à tous, dès lors qu'on est animé de respect envers elle. Individuellement, nous en sommes tous des gardiens. Tous, avons le devoir de la protéger et refuser la facilité dont les mauvaises pratiques conduiront inévitablement dans le mur !

Alors, bienvenue à vous qui lisez cet article et qui avez envie d'entrer dans notre merveilleux monde des abeilles. Il y a de la place pour tout le monde c'est certain; il n'y a pas besoin de diplômes ou de grosse fortune pour pratiquer l'apiculture, mais tant qu'à débuter, débutez bien, et m'adressant ici à celles et ceux qui perdent régulièrement leurs colonies ou qui ont beaucoup de mal à maintenir le cheptel, pourquoi ne pas vous lancer dans une sérieue réflexion quant à l'origine de vos abeilles ?

La sélection et l'élevage d'abeilles

Ce n'est pas une mince affaire mais au fond, pas si compliquée que cela.
Quand on décide d'embrasser le loisir de l'apiculture, il faut d'entrée parler de sélection car à un moment ou à un autre, chacun sera au pied du mur devant l'essaimage, qu'il soit artificiel ou naturel. Si vous aviez une petite chienne type Yorkshire et un superbe berger allemand, vous viendrait-il à l'esprit des les faire se croiser en vous disant qu'après tout.. c'est la nature ? Et bien pour ma part, je considère qu'il est d'une totale inconscience que de faire la même chose avec les abeilles et avant d'acquérir vos premières ruches, il est bien de s'informer ou de se former aux pratiques de la sélection car la sélection est le devoir de chaque apiculteur individuellement quelque soit le nombre de ruches dirigées et non pas la responsabilité de notre voisin ou des pros seulement.
On lit un peut trop, malheureusement, que l'apiculture c'est facile et qu'il n'y a qu'à laisser faire les abeilles.. et la nature fera le reste !
Et bien plus du tout hélas ! Puisque l'homme a implanté des sous-espèces qui ne faisaient pas partie de notre écosystème d'origine, c'est à nous maintenant qu'il incombe de faire marche arrière ce sans quoi nous porterons une responsabilité toute aussi importante. A quoi bon dès lors, dénoncer la pollution ? Les pesticides ? L'élevage intensif ? Une agriculture de grande consommation si nous-mêmes ne commençons pas par balayer devant notre porte ?

Agressivité de l'abeille noire ?

Bon nombre d'apiculteurs constatent une certaine agressivité de leurs abeilles. Pour justifier leur choix d'une abeille différente de notre abeille endémique, bon nombre font courrir le bruit que l'abeille noire est une abeille agressive. Mais qu'en est-il au juste ?
Il est vrai que certains jours, toutes les abeilles manifestent une nervosité qui peut aller jusqu'à l'agressivité, mais j'affirme et maintiens que l'abeille noire n'est pas plus agressive qu'une autre, tout au contraire.
En revanche, il est bon de différencier l'abeille noire d'une abeille noire croisée. En effet, si vous croisez une abeille noire avec une abeille italienne, bonjour les piquouses ! mais il est une autre situation où les abeilles (toutes races confondues) ont tendance à la piqûre: quand la nourriture vient à manquer.
Dans une telle situation, les abeilles défendent le peu de réserves dont elles disposent, et l'ouverture de la ruche, peut^constituer pour elles le signal d'un "agresseur" qu'elles tenteront de repousser.

Un bon Berger des abeilles, celui qui prend soin d'elles, ne connait pas de telles situations ou bien y remédie immédiatement en leur apportant une lichette de sirop.
Une petite anecdote ?
J'avais acheté il y a pas mal d'années de cela, un rucher d'abeilles noires. Lors de notre première visite, nous nous étions fait "agresser", mais j'avais mis cela sur le compteque les abeilles ne nous connaissaient pas encore. A notre seconde visite, nous nous sommes fait littéralement larder ! Les abeilles parvenaient même à passer la voilette du chapeau au point que je du me réfugier dans la voiture pour me réhabiller correctement. Et bien malgré cela, elles m'attendaient encore à la sortie de voiture pour se trucider dans les gants ou sur le blouson.
De cette situation, j'avais presque le regret d'avoir acheter de telles bestiolles mais insistant, nous visitâmes les colonies.
Immédiatement, d'une ruche à une autre c'était le même cirque... Pas de doute, nous les dérangions. J'avais été surpris de constater que les pauvres, n'avaient pas de réserves dans les cadres ou si peu que je m'étais fait cette réflexion: "Elles crèvent de faim" !
Lors de notre visite suivante, je leur apportais une bonne dizaine de litres de sirop pour chacune, un sirop hautement dosé puisque 2:1 avec 20% de miel. à la fin de notre journée de travail, les abeilles manifestaient toujours de la nervosité. Conscient que 10 litres de sirop ne serait absorbé en un rien de temps, 6 jours plus tard, je remis cela et là, je constatais déjà que leur agressivité avait quasiment disparu.
Lors de ma 4ème visite... elles étaient douces comme des agneaux et depuis ce temps, je n'ai jamais plus eu d'abeilles manifestant une telle agressivité.
La leçon à tirer est qu'elles avaient faim. Aussi vous-dirai-je que si vous avez des abeilles agressives, de 2 choses l'une:
- Soit elles ont faim
- Soit vous avez des abeilles croisées

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